Snuff

C’est une plongée dans une violence parfois matinée de gag et d’absurde que nous propose les auteurs de ce Snuff album. Le rythme saccadé, l’univers urbain fait de flingues à gros calibres, de grosses américaines, de costumes sombres, de dessins anguleux et de tâches de sang rouge vif donne l’impression de se revisionner le Pulp Fiction de Tarentino croisé avec un vidéoclip de Gorillaz.

Impossible de ne pas penser également à Spoon et White au vu du dessin de Xavier Lemmens et de l’ambiance trépidante que déroule Philip Nihoul. Mais ici nous ne sommes plus dans l’univers burlesque des deux flics les plus désespérant de stupidité que la bande dessinée a pu produire mais plutôt dans un entre deux balançant entre le désespoir cru des personnages et l’ironie des répliques, deux éléments essentiels du polar noir.

Le personnage d’Ismaël n’est certes pas très original. On a en effet déjà vu ailleurs des tueurs imprégnés de rigorisme religieux invoquant l’Apocalypse et l’Ancien Testament quand ils font expier les âmes les plus noires à coup de 357 magnum : dommage que les auteurs aient un peu trop appuyé ce personnage. Le fait d’avoir distillé beaucoup d’action lisse l’ensemble. Cette répétition de scènes violentes affadit également un peu la spectaculaire scène finale qui du coup est affaiblie dans son nécessaire effet de suspense destiné à donner envie au lecteur de lire la suite de cette aventure. Mais on attend cependant le prochain tome avec grand plaisir. La couverture de l’album très efficace est également à saluer.

La Figue

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