Le commun des mortels – Le Tueur

Ainsi donc le tueur avait des convictions politiques. On le croyait misanthrope, vacciné contre toute cause, immunisé contre les idéologies, et écœuré par la capacité de l’homme à faire souffrir son prochain. Alors que lui se défend de ne pas pratiquer de sadisme inutile et d’être plutôt sympathique en dehors de son activité professionnelle.

Ici il prend fait et cause pour la révolution castriste dont il respecte les réalisations comme l’éradication de la faim, l’alphabétisation et le système de santé. Il n’a en tout cas aucune sympathie pour l’impérialisme américain et des occidentaux. Voilà un nouveau chemin que prend le personnage qui risque de déplaire à certains lecteurs appréciant sans doute d’avantage l’aspect froid et dénué de toute scrupule idéologique. C’est vrai qu’il est sans doute plus intéressant et la gageure est plus grande d’avoir à con struire le discours d’un tueur justifiant une profession dont seul l’argent est le moteur que de donner des justifications politiques à un assassinat. Ce tournant enrichi le personnage tout en le dénaturant quelque peu.

La Figue

Nomades – Orbital

Alors que se prépare la cérémonie de réconciliation entre les terriens et le peuple Sandjarr, un groupe de pêcheurs terriens est attaquée en Malaisie. Apparemment les Rapakhuns, peuple pratiquant un étrange rituel cannibale honorifique envers leurs mourants, sont impliqués dans ces évènements. Mais la situation est plus compliquée qu’il n’y parait.

Le pince fesse devant sceller le traité de paix entre Terriens et Sandjarriens est l’occasion d’une critique sans concession de l’attitude des élites pendant le conflit. Cet album lève également le voile sur les passés respectifs de Caleb et Mézoké.

Pellé manie une unité de ton dans ses couleurs pour chaque décor de l’intrigue ce qui renforce les changements de lieux et le découpage de l’histoire en scènes. On apprécie son trait fin et nerveux, et on regrette qu’il ne livre pas davantage de grandes scènes d’exposition quand on voit avec quel talent il dessine bâtiments et vaisseaux.

La Figue

Auto bio 2

Pas facile s’appliquer le 100% bio, l’écologiquement responsable dans la vie de tous les jours. En se mettant en scène et en explorant les milles facettes de la vie verte, Cydril Pedrosa nous plonge dans un univers kafkaïen dont il n’hésite pas à railler le maximalisme. Il en profite pour nous faire découvrir sa petite famille et quelques considérations extra écologiques.

Des cases en forme de patate, de l’auto-dérision, des personnages en forme de virgules, de haricots ou d’endives selon leurs poids, des à-plats débordants en cas de colère, un dessin fin et nerveux et des couleurs souvent acidulées, voilà la recette de Pedrosa pour nous plonger dans le monde infernal du développement durable.

La figue