Lucky Luke contre Pinkerton

Voici faite la démonstration qu’une longue série n’est pas irrémédiablement condamnée à s’auto-détruire. Bien souvent, quelque soit le prestige de la série ou le talent de ses auteurs, la plupart voit leur qualité décliner et ne doivent leur continuation que grâce à la dévotion de leurs fans. Rien de plus triste que de voir une série qu’on a aimée sombrer dans l’auto-célébration, pire l’auto-dérision synonyme du plus cruel manque d’inspiration.

Les Celinedionneries québécoises de Gerra ont cédé la place au travail de Daniel Pennac et de Tonino Benacquista déjà largement connus pour leurs travail de romancier. Tant dans l’humour que dans le sujet choisi, on est un cran au-dessus. La série de gags en page 29 sur la délation, pivot du système Pinkerton, souligne avec humour l’univers pré-Kavkaïen de la célèbre agence de renseignement. L’accent est tellement mis sur l’entreprise totalisatrice de Pinkerton qu’on se demande si les auteurs n’ont pas entrepris un album politique.

Les méthodes modernes de l’agence sont l’occasion d’un petit clin d’œil à la série télévisée « Les Experts ». Deux moments particulièrement réussis comme les planches détaillant les méthodes de filatures et de surveillances des agents de Pinkerton et celles concernant la rumeur de la mort de Lincoln sont parmi les plus rôles de l’album. Quant au dessin de Achdé, il est irréprochable et totalement fidèle à celui de Morris.

La Figue.

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