Le thème du truand qui décide de raccrocher les gants, pour enfin goûter à son petit coin de paradis qu’il s’est patiemment bâti au fil d’années passées en turpitudes, n’est pas nouveau. Celui qui a vécu par les armes peut il goûter à la paix ? N’y a t’il pas une sorte de justice invisible qui vient mordre la nuque de celui qui pense vivre sa retraite sans remords.
Plus que jamais les personnages imaginés par Manchette sont rugueux, les répliques sont sèches et il n’y a guère de place pour aller creuser la psychologie de personnages qui ne s’embarrassent guère de psychologie et autres sentiments dont il n’y a que faire dans un polar d’ailleurs. Et quand les sentiments s’expriment, ils sont violents : la régulière de Martin lui crache au visage ou dévaste son appartement, c’est selon l’humeur. La plupart des protagonistes sont des crapules dans ce roman, certains sont stupides et au mieux certains ne sont que simplement déjantés. L’action s’enchaine à merve