Est-ce qu’on ment aux gens qu’on aime ? – Ralph Azham

Si vous avez raté le début : Ralph Azham est détesté par l’ensemble des habitants de son village. En effet, pressenti pour être l’élu, il n’est finalement dépositaire que du don de voir les morts et les naissances. Régulièrement rossé par les villageois, il retrouve un peu de crédit auprès de ses concitoyens, en repoussant une horde hostile, ce qui va lui mettre un peu de baume au cœur pour entamer une quête périlleuse. Forcément périlleuse, parce que sinon c’est pas la peine de se casser la nénette à faire des quêtes à tous les confins du monde connu !

Qu’on se le dise, Trondheim est en forme. Cette nouvelle série trouve immédiatement son ton et le lecteur retrouve lui l’humour empreint de tristesse qui caractérise ses œuvres. Des considérations philosophiques sur la vie ou les rapport humains parsèment l’histoire, un peu comme le faisait Lapinot.

Tondheim construit son récit à rebours en nous livrant petit à petit les éléments nécessaires à la compréhension. Il profite de cet album pour changer un peu la couleur qui ici a une texture moins froide que les aplats auxquels il nous a habitué dans ses « Petits riens de Lewis Trondheim » notamment . On sent bien qu’il se régale dans le genre de l’héroïc-fantasy, où régulièrement des personnages principaux, souvent faibles et un peu couards, parviennent toujours à faire en sorte que l’on s’attache à eux. Ici, le protagoniste central, Ralph est un anti-héros qui rassemble un peu le cynisme de Richard et l’humour mélancolique du regretté Lapinot.

Sachant que l’auteur n’hésite pas à faire mourir ses personnages, recommandons simplement au lecteur de ne pas trop s’attacher à ce héros et encore moins aux seconds rôles. Il n’est pas impossible que l’on perde du monde en route.

En route pour le suivant

Lafigue.

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