Attachante cette jeune Jones, orpheline noire des quartiers noirs défavorisés, qui pour survivre avec son frère, doit chaparder et faire preuve de débrouillardise ainsi que d’un fort caractère impressionnant les adultes.
Yann nous livre une intrigue haletante qui n’a rien à envier aux premiers tomes de la série XIII. Il est cependant dommage qu’il est voulu réunir au sein d’une famille, un père, mélange de Martin Luther King et de Malcom X, une fille sosie de Angela Davis, ce qui rend l’histoire moins crédible et accentue un côté caricatural dont la bande dessinée à déjà du mal à se départir même si on sait que le genre l’impose. Les noms des autres célébrités sont à peine déformés : on reconnait Polansky, Sharon Tate et Edgar J hoover. Cependant cette plongée dans l’histoire américaine de la fin des années 60 demeure savoureuse. Quant au dessin de Henninot, l’absence de traits de mouvements compensée par la netteté de son trait et le rythme des vignettes suffisamment nerveux rendent l’ensemble très dynamique.
La Figue

On devrait interdire à des auteurs de bande dessinée de prendre autant de temps pour faire un album. Cinq ans c’est long : imaginez que lorsqu’est sorti L’âme rouge, Facebook n’existait pas et qu’il ne pleuvait pas encore en Artique. Alors plus jamais ça hein ?
C’est une plongée dans une violence parfois matinée de gag et d’absurde que nous propose les auteurs de ce Snuff album. Le rythme saccadé, l’univers urbain fait de flingues à gros calibres, de grosses américaines, de costumes sombres, de dessins anguleux et de tâches de sang rouge vif donne l’impression de se revisionner le Pulp Fiction de Tarentino croisé avec un vidéoclip de Gorillaz.
Impossible de ne pas voir que Fernand Torrès, le héros de l’histoire a un sosie de bande dessinée en la personne de Soda. La ressemblance est frappante mais elle s’arrête là. Fernand est encore un jeune homme obsédé par les femmes ou plutôt par une femme, sa voisine, qu’une gouvernante surement peu dupe éconduit régulièrement. Fernand aime trop la vie et ce qu’elle peut apporter pour être dans les combats politiques de son époque. Et pourtant il y plonge jusqu’au cou par amitié, par imprudence et par une espèce de talent à se mettre dans la matière fécale. Ils se décrit lui même comme un jeune con et ce candide perd très vite l’insouciance de ses jeunes années.