L’invitation

Réveillé en pleine nuit, Raphaël part à contre cœur secourir son ami Léo tombé en panne à plusieurs dizaine kilomètre de chez lui. Un roman graphique qui s’attaque au thème de l’amitié et de ses limites.

En effet celui-ci raconte de façon tout à fait originale le pari de l’amitié. Un pari idiot dont on prend le risque de la déception. Cette histoire amène à l’interrogation sur ce qui peut fonder un attachement. Cette question ne peut venir qu’à l’âge mature d’une relation que bien des turpitudes ont permis d’atteindre. Cette affection réciproque peut elle simplement reposer sur un moment de folie, quand la capacité à oser et à se dépasser suffit à séduire à tout jamais deux hommes pourtant bien prompts à se décevoir réciproquement ? Et comment entretenir ce compagnonnage sinon en ranimant ce petit grain de folie qui permet de se retrouver.

Un ouvrage de lutte contre l’assoupissement amical.

La Figue.

Panique en Atlantique – Une aventure de Spirou et Fantasio

Quelle frénésie que cette histoire. A tel point qu’on a plus l’impression de voir un dessin animé américain rythmé que de lire une bande dessinée. Manque juste un petit « that’s all folks » en conclusion de l’album. Le graphisme proche de bon nombre de cartoons, les gestuelles et les expressions très outrées renforcent ce sentiment d’être devant une animation de Warner Bros. Il ne manque que des bruitages de démarrage de course poursuite ainsi que des personnages reconstitués après chaque explosion de dynamite.

De ce point de vue Fabrice Parme réussit son immersion dans les années 50 moment de cette histoire. Le scénario enchaine les situations loufoques : certains fans n’apprécieront pas ce dévergondage mais après tout l’esprit du one shot est de laisser différents auteurs interpréter à leur façon la série. Alors pourquoi bouder cette aventure de Spirou et Fantasio qui laisse peu de temps au répits et pas une seconde à l’ennui.

La Figue

Top Ouf – Les formidables aventures sans Lapinot

Quand la vie est trop ennuyeuse rien de tel qu’un pari absurde pour lui redonner un peu de piment. Le ton mélancolique des albums avec ou sans le regretté Lapinot est souvent contrebalancé par les extravagances de Richard. Ce dernier brandit haut et fort, que ce soit à une terrasse de café ou sur le podium d’une discothèque,la potacherie, comme ultime rempart à la une vie un peu trop poisseuse que le dessin volontairement naïf de Trondheim vient rend encore plus douce et amère.

Comme souvent l’auteur incorpore un élément fantastique qui lui permet de façonner une intrigue et de poser une question philosophique comme le faisait « La quatrième dimension ». Ici la question est de savoir ce qui se passerait si du jour au lendemain on devenait irrésistible, si quoi qu’on dise, quoiqu’on fasse ou pas, le monde entier se trainait à vos pieds. Quelle conséquences et quelle valeur donner à cela.

Comme toujours les héros ne sont pas vraiment des héros. Ils peuvent être roublars et n’hésitent pas à faire preuve de le plus vile des bassesses avec leur proche. Richard dont la gaieté et l’humour même dans les moments les plus graves sont conservés semble cependant avoir gagné une espèce de profondeur qu’on ne lui connaissait pas, un peu comme s’il avait hérité des facultés de raisonnement de Lapinot et ses questionnements moraux. Une très belle conclusion à la dernière planche de cette histoire vient absoudre les petites vilénies de cette bande.

La Figue