Les lecteurs de polars retrouveront parfaitement le climat du genre dans cette compilation des trois tomes de cette série initialement appelée Rochecardon, du nom du quartier lyonnais où se déroule cette histoire.
Berton, en plus du décor, plante des personnages qui s’ils sont typiques du roman policier – un policier ivrogne à la retraite, un parrain, de jeunes zonars – sont creusés suffisamment pour être tout à fais crédibles. Le traitement graphique particulièrement raffiné dans sa colorisation permet de humer le quartier et la ville. Du fait des personnages choisis et de l’ambiance sanglante du scénario, on s’attend à une dénouement très noir. Cependant l’auteur opte pour une fin plutôt heureuse et porteuse d’espérance sans pour autant ôter à ce polar son caractère âpre et rugueux.
La figue

L’histoire prend une tournure ultra-sanglante dans ce dernier tome. Le graphisme de Roger trouve ici sa pleine expression. L’influence manga, qu’on décelait déjà dans les tomes précédent au travers des scènes dynamiques, est flagrante dans cet épisode. Les vilains ont des têtes incroyables et on a l’impression sut certaines planches d’être plongé dans un épisode de Ken le survivant.
Si vous débarquez dans la série
Oubliez Nestor Burma un instant et ouvrez « Putain de Guerre » : mieux qu’un cours d’histoire tant Tardi a apporté de soin à détailler la vie des poilus. Dans « C’était la guerre des tranchées », Tardi avait fait le choix de traiter des histoires individuelles, chacunes symptomatiques des thèmes de la Grande Guerre : rôle des gendarmes, « bavures » de l’artillerie, desertions etc. Ce prisme renforçait la proximité du lecteur avec ces soldats et n’en rendait que plus atroce la grande boucherie.