Réveillé en pleine nuit, Raphaël part à contre cœur secourir son ami Léo tombé en panne à plusieurs dizaine kilomètre de chez lui. Un roman graphique qui s’attaque au thème de l’amitié et de ses limites.
En effet celui-ci raconte de façon tout à fait originale le pari de l’amitié. Un pari idiot dont on prend le risque de la déception. Cette histoire amène à l’interrogation sur ce qui peut fonder un attachement. Cette question ne peut venir qu’à l’âge mature d’une relation que bien des turpitudes ont permis d’atteindre. Cette affection réciproque peut elle simplement reposer sur un moment de folie, quand la capacité à oser et à se dépasser suffit à séduire à tout jamais deux hommes pourtant bien prompts à se décevoir réciproquement ? Et comment entretenir ce compagnonnage sinon en ranimant ce petit grain de folie qui permet de se retrouver.
Un ouvrage de lutte contre l’assoupissement amical.
La Figue.


Quelle frénésie que cette histoire. A tel point qu’on a plus l’impression de voir un dessin animé américain rythmé que de lire une bande dessinée. Manque juste un petit « that’s all folks » en conclusion de l’album. Le graphisme proche de bon nombre de cartoons, les gestuelles et les expressions très outrées renforcent ce sentiment d’être devant une animation de Warner Bros. Il ne manque que des bruitages de démarrage de course poursuite ainsi que des personnages reconstitués après chaque explosion de dynamite.
Quand la vie est trop ennuyeuse rien de tel qu’un pari absurde pour lui redonner un peu de piment. Le ton mélancolique des albums avec ou sans le regretté Lapinot est souvent contrebalancé par les extravagances de Richard. Ce dernier brandit haut et fort, que ce soit à une terrasse de café ou sur le podium d’une discothèque,la potacherie, comme ultime rempart à la une vie un peu trop poisseuse que le dessin volontairement naïf de Trondheim vient rend encore plus douce et amère.