Le dessin d’Olivier Schwartz volontairement suranné et la rythmique des vignettes parviendraient presque à nous faire croire que cet album a été réalisé il y cinquante ans voire au moment où se déroule cette histoire. Le goût pour les inventions et les machines futuristes des premiers auteurs de Spirou et Fantasio est respecté en incluant quelques trouvailles scientifiques qui vont être un des nœuds principaux de l’intrigue.
Quelques jeux de mots savoureux comme le « rabibochage » des deux héros, quelques clins d’œil en hommage à de célèbres personnages de la BD franco-belge ou de la littérature comme Ann Franck, les remarques ironiques de Spip et l’enchainement rapide de l’action enrichissent un album qui n’hésite pas à mêler le grotesque à la cruauté particulièrement lorsque des motocyclistes allemands brûlent dans une flaque d’essence.
L’ensemble est très réussi. Après la douceur de l’ingénu, il ne faut pas hésiter à se plonger dans cette histoire violente, drôle et sympathique.
La Figue

Difficile d’accrocher la jeunesse hippie quand on lui parle de Roger Pierre et de Jean Marc Thibault. Et pourtant le commissaire Crémèr parvient à captiver son auditoire quand il leur narre les concerts survoltés de Gilbert Bécaut. C’est un choc culturel et inter-générationnel que nous proposent Vandermeulen et Casanave dans un album qui porte à merveille son nom. Ayant gouté malgré lui à des substances psychotropes, le commissaire Crémer s’embarque dans une quête spirituelle qui parviendra à le sortir de son côté service service, à le faire se balader nu sur une piste de cirque et à se faire embarquer par ses collègues. Mon dieu Jean Richard reviens ! Ils sont devenus fous.
Nouveau défilé de prévenus aux physiques plus ingrats les uns que les autres. Lefred-Thouron semble prendre un malin plaisir, à enlaidir le plus possible tous ces mis en examen. Tout est bon : énorme nez, poils, furoncles, boutons. Il ne manque jamais d’ajouter à ces physique disgracieux un pois chiche dans la tête ou en tout cas une bonne dose de bêtise à la mauvaise foi évidente des inculpés.
Si vous voulez des grands espaces, des panoramas de rêves, de la flore luxuriante et de la faune exotique, votre premier réflexe sera sans doute de chercher une destination de voyage. Et c’est là que vous commettez votre première erreur.