Avec Miss Pas Touche, on navigue toujours entre le fantasme du raffinement des maisons closes d’antan et la peur d’une tragédie qui semble toujours imminente.
Le dessin de Kerascouet dans la ligne de poisson pilote entre en raisonnance avec la ligne graphique et les histoires mythiques ou fantasmagoriques que l’on trouve dans cette collection et chez certains pères de l’Association comme Sfar ou Blain. Du coup cette histoire réaliste, comme pouvaient être qualifiées de réalistes les chansons tragiques de Berthe Silva, semble être également rêvée.
Comme cela est le cas des histoires d’amours sans nuages, l’idyle de Blanche et d’Antoine peut paraître ennuyeuse mais on est toujours au bord du précipice et du drame sanglant ce qui maintient paradoxalement une forme de tension tout particulièrement dans ces parenthèses heureuses. En effet les meurtres commis dans les épisodes précédents nous rapellent que derrière ces soies et frous frous de toutes sortes se dissimulent souvent de terribles secrets. Cette monstruosité ensomeillée explose dans de splendides planches qu’on trouvera à la fin de la première partie de cette histoire
Lafigue

Il est des styles graphiques qui s’ils ne sont pas de l’ordre du dessin réaliste se mettent parfaitement au service du récit historique. Point besoin de faire du dessin réaliste, comme c’est trop souvent le cas quand la BD traite d’histoire, pour atteindre une forme de véracité historique.
A mi-chemin entre le Poulpe et le travailleur social, le Choucas fait partie de ces détectives dont les enquêtes les plongent systématiquemet au coeur de l’actualité politique.
Tons sombres, ligne claire et épurée, stylisation des visages, scènes d’actions au dynamisme et à la violence proche de l’univers manga, le dessin de Roger s’impose comme une des innovations du moment. Un scénario qui fait la part belle à l’action sans pour autant négliger la composition des personnages.