Le bouclier de Thor – Thorgal

Le démarrage d’un nouveau cycle, l’arrivée de Sente, le renouvellement graphique opéré par Rosinski, ont définitivement redonné un nouveau souffle à Thorgal. Pour les puristes les albums qui avaient succédé à la Gardienne des clés étaient de beaucoup moins bonne facture. Les fans sont rarements nuancés et disons que certains albums comme « Géants » ou « Le royaume sous le sable » n’apportaient pas, de part la faiblesse de leurs scénarios, grand chose à cette série depuis longtemps mythique.

On pensait que dans ce nouveau cycle, les ponts allaient être définitivement coupés avec Thorgal, Aaricia et l’ensemble de la famille. Dans « Le Bouclier de Thor », Jolan demeure le personnage principal de l’histoire. Cependant, Sente tisse des fils vers le passé de la saga et réintroduit Thorgal et Aarica dans le scénario.

Les mannequins de chiffons animés par le Mage Manthor et chargés d’assistés chaque participant à la course à l’Elu, ne manquent pas de nous rappeler ceux du Magicien d’Oz même si cet épisode se destine à nous enmener aux porte d’Asgard. La droiture et l’esprit de justice, qui ont été enseignés à Jolan, continuent de le servir et c’est une bien poétique démonstration de piété filiale que nous livre la dernière planche de cet épisode.

Une petite perle pour fétichistes : Rosinski en plein travail.

La voie et la vertu – Largo Winch

Des cascades, des armes automatiques, des créatures somptueuses, des chinois fourbes et pervers, des complots, des amitiés viriles, de l’exotisme, du suspense et de l’aventure : tous les ingrédients de la série sont présents pour le deuxième et dernier volet des aventures de Largo Winch à Hong kong.

James bond finit par passer pour un vieillard cacochyme, bon pour jouer des scènes d’actions dans un Maigret, tant Van Hamme déploie un soin particulier à ne jamais laisser souffler son lecteur. D’autant plus que dans cet épisode ci nous n’avons pas droit au classique exposé de finance internationale assuré par Cochrane. Résultat : une planche de libre supplémentaire pour sauter d’un deltaplane et une autre pour faire exploser un hélicoptère près d’un gratte-ciel.

Lafigue

Le Guinea Lord – Complainte des Landes perdues

Le duo Delaby et Dufaux nous régale déjà depuis quelques années avec « Murena » et on ne peut que se réjouir que de les voir collaborer à une autre série. En effet Rosinsky a laissé la place à Delaby au dessin pour ce second cycle de la « Complainte des Landes perdues ».

La finesse du trait de Dellaby est immédiatement identifiable, la façon qu’il a de peindre les visages pour leur donner la blancheur si caractéristique de son style et les touches pastels données à ses paysages ne cessent de réjouir l’œil. Il utilise différents tons dominants en fonction des atmosphères successives qu’il désire souligner.

La créativité du dessin dans la représentation des monstres et les déformations apportées aux visages en proie aux forces obscures servent un scénario qui sait installer de manière continue un climat oppressant. Le contraste entre la clarté de ces vertes landes celtiques et les démons qui s’y dissimulent demeure tout à fait prégnant tout au long de l’histoire.

Du coup on ne sait plus sur quelle série on préférerait que les auteurs travaillent prochainement : une suite de « Murena » ou une suite de « La Complainte des Landes perdues » ? Ben les deux bien sûr !

Lafigue

La Mangouste – XIII Mystery

Après la décevante cloture de la série par « Le round final » dont la double vocation était de terminer la série et de faire la promotion de la « Version Irlandaise », les limites de la patience étaient atteintes. Certes la promotion intégréé d’un album au scénario était ingénieuse (La Version irlandaise étant un livre d’enquête publié par un jeune journaliste), mais laissait néanmoins percer une finalité exagérément commerciale. Cependant « La version irlandaise » déssinée par Giraud avait remis un peu de baume au coeur à celui qu’avaient captivés les 10 premiers albums de la série, les suivants étant une exploitation sans fin d’un filon commercial tant les scénarios tiraient en longueur.

On pouvait donc accueillir avec une certaine apréhension cette série dérivée de l’originale mais ce « XIII mystery » est une bonne surprise. Le choix de la Mangouste était tout à fait judicieux car ce personnage de tueur froid ayant été peu détaillé par Van Hamme, il excitait depuis longtemps la curiosité. Xavier Dorisona, reprenant l’écriture de l’histoire, réussit à bâtir un scénario satisfaisant cette soif de biographie. Le cheminement, qui amène un jeune orphelin dans l’allemagne de 1947 à devenir un tueur professionnel, se fait de manière logique et implacable. On en vient presque à oublier que l’ensemble de l’histoire est racontée par la Mangouste elle-même, procédé présentant toujours le défaut de ne pas plonger le lecteur dans l’immédiateté et d’écorner le suspense de l’action. Il est cependant regrettable que les scénaristes ne puissent s’empêcher de faire des tueurs en général, des champions d’arts martiaux, des spécialistes en electroniques et des êtres au QI surdéveloppé. C’est encore le cas ici et cela nuit à la crédibilité de l’histoire.

Le dessin de Ralph Meyer est proche du dessin des comics américains et donne une tonalité distante particulièrement dans les vignettes muettes. L’ensemble est plaisant et l’on souhaite que le personnage d’Irina soit aussi bien traité dans le prochain numéro de la série même si son personnage apparait dans les albums moins bons de la série.

La Figue