On devrait interdire à des auteurs de bande dessinée de prendre autant de temps pour faire un album. Cinq ans c’est long : imaginez que lorsqu’est sorti L’âme rouge, Facebook n’existait pas et qu’il ne pleuvait pas encore en Artique. Alors plus jamais ça hein ?
Une ouverture silencieuse et somptueuse toute en plans rapprochés dans des tons rouges et ocres que ne bouderait pas un cinéaste amoureux de plans léchés. Puis relâchement de la tension dès qu’on découvre nos héros assistant à un streep tease dans un cabaret de la Nouvelle Orléans.
Comme toujours Guarnio et Gomez parviennent à alterner entre le polar le plus noir et quelques notes gaies et d’espoir qu’ils distillent par endroit. On ressent un amour immodéré pour les costumes, les voitures, les objets, la littérature et toute l’iconographie de l’Amérique des années 50 parfaitement rendue et que le bestiaire crée par les auteurs investit magnifiquement. Pour se convaincre d’avantage que Blacksad est sans doute une des plus grande réussite dans la bande dessinée anthropomorphique, il n’est qu’à prêter attention aux expressions des personnages et au choix de tel ou tel animal en fonction du caractère ou du statut social du personnage inventé.
Ils nous livrent enfin de splendides vignettes comme les scènes de Carnaval où le coloriste a pu donner toute la mesure de son talent. On espère des sérigraphies pour très bientôt.
La Figue