Avec Miss Pas Touche, on navigue toujours entre le fantasme du raffinement des maisons closes d’antan et la peur d’une tragédie qui semble toujours imminente.
Le dessin de Kerascouet dans la ligne de poisson pilote entre en raisonnance avec la ligne graphique et les histoires mythiques ou fantasmagoriques que l’on trouve dans cette collection et chez certains pères de l’Association comme Sfar ou Blain. Du coup cette histoire réaliste, comme pouvaient être qualifiées de réalistes les chansons tragiques de Berthe Silva, semble être également rêvée.
Comme cela est le cas des histoires d’amours sans nuages, l’idyle de Blanche et d’Antoine peut paraître ennuyeuse mais on est toujours au bord du précipice et du drame sanglant ce qui maintient paradoxalement une forme de tension tout particulièrement dans ces parenthèses heureuses. En effet les meurtres commis dans les épisodes précédents nous rapellent que derrière ces soies et frous frous de toutes sortes se dissimulent souvent de terribles secrets. Cette monstruosité ensomeillée explose dans de splendides planches qu’on trouvera à la fin de la première partie de cette histoire
Lafigue