Quoique fassent leurs auteurs, il sera sans doute à jamais impossible d’égaler le choc que fut le premier tome de cette série désormais solidement campée dans les rayons des libraires. Oser faire d’un tueur professionnel le héros d’une série, il fallait l’envisager. Réussir à faire entrer le lecteur dans l’univers mental d’un reptile à sang froid, il fallait l’essayer.
Les auteurs y sont plus que parvenu. Pour le tueur l’homme est bel et bien mort que ce soit depuis Auschwitz ou depuis un certain Marc Dutroux. Alors qui tue il ? Rien d’autre que d’autres prédateurs dont il ne sait rien. C’est la règle. Son activité n’est qu’une activité commerciale pas plus blâmable qu’une autre qu’il mène seul, sans exploiter personne. En 6 volumes parus, le nihilisme du tueur nous est devenu familier et on pourrait même sympathiser avec lui à une terrasse de café.
Fallait il entamer un nouveau cycle ? Oui car premièrement un tueur ça manque quand il n’y en a pas. Deuxièmement c’est l’occasion pour un scénariste de se surpasser (le nouveau cycle de Thorgal par exemple a donné un bon second souffle à une série qui dépérissait un peu). Pour réussir le pari, il a fallu accélérer le rythme de l’histoire, plus lent dans les 5 premiers volumes. Cependant les auteurs ont réussi à conserver une mise en page faite de grande vignettes. Les teintes en à-plats demeurent somptueuses et cadrent parfaitement avec la froideur apparente du personnage.
Si le tueur commence à perdre les pédales, encourageons Matz et Jacamon à en mettre un grand coup pour nous livrer la suite.
lafigue

Un peu cher ce nouveau magazine mais c’est le placement malin à faire pour un bon fondu de BD. Pour une centaine de pages on trouvera des interviews des plus grandes sommités de la BD, des analyses de planches, des dossiers et des zooms sur une actualité BD toujours foisonnante. Avec Casemate le journalisme de bande dessinée est au rendez-vous et les auteurs de BD participent à ce magazine en jouant réellement le jeu proposé par l’équipe de rédaction. Les interviews sont construites, les questions pertinentes amènent réponses, explications et larges développements donnés par les divers auteurs concernant leurs projets et le propos de leurs oeuvres.
Manu Larcenet sort le tome 4 du Combat Ordinaire. Age tendre, désillusions et gueules de bois…