Plus fort que les forts – Pascal Brutal

Le mythe de Pascal Brutal se renforce. Le célèbre adepte de l’ultra-violence, gainé de ses adidas torsion et de sa gourmette, fait exploser sa virilité pure dans la France ultra libérale d’Alain Madelin.

On trouvera dans cet album de pleines planches consacrées à l’exploration de Pascal Brutal avec des décomposés physico-dominateurs, son régime alimentaire sexuel ainsi qu’une planche anatomique du héros. Il atteint le statut de demi-dieu cet Hercule des temps futur d’ascendance punko-teufeuse au point de vivre des aventures en Arabie, en Russie ou au coeur d’un réacteur nucléaire. Il ne vas pas tarder à se faire ériger une statue si son hypertrophie se poursuit.

La Figue

Plus cool tu meurs

Revivre son adolescence avec son expérience d’adulte. L’hypnose que tente Andy, pour parvenir à cerner les raisons qui lui ont fait commencer la cigarette, lui permet de réexaminer les moments clés de sa jeunesse. Pourquoi ai-je eu une crête de punk, pourquoi je n’ai pas choisi d’être une star du Rock n’Roll. Qu’est ce qui a fait de moi l’adulte que je suis aujourd’hui.

On rêve souvent de retrouver ses 20 ans mais assez rarement ses 15 ans, âge du manque d’assurance, des hormones au galop, des désirs rarement satisfaits et du corps qui n’en fait plus rien qu’à sa tête. Cette introspection et cette réflexion sur le mythe du teenager, sur la révolte, la blessure narcissique permanente qu’est cette étape de la vie est menée par l’apposition des pensées adultes du héros sur des évènements qu’il semble revivre, armé du recul nécessaire mais pas toujours suffisant à l’appréhension de lui même. En effet l’introspection n’est pas simple mais s’analyser à 20 ou trente ans d’intervalle c’est déjà ausculter un autre soi. C’est certainement l’occasion pour le héros de réparer quelques pièces essentielles et oubliées de son propre moteur.

La figue

Dieu en personne

Au moment de devoir donner son identité lors du recensement de la population, un vieil homme déclare à l’agent fonctionnaire qu’il s’appelle Dieu. Suite à plusieurs prodiges, les hommes doivent bien admettre qu’il ont face à eux l’Etre Suprême.

Dès lors est organisé un gigantesque procès pour établir la responsabilité de Dieu sur ce qui est. La liste des plaignants est gigantesque et c’est une division d’avocat entière qui assure la défense de Dieu. S’est il contenté d’initier le monde et la suite ne serait qu’une succession enchainements causaux. La démonstration de l’existence de Dieu ne serait elle pas que la preuve de sa non existence ? Le procès est prétexte à différentes controverses philosophiques. C’est un régal de voire avocats et procureurs s’objecter toute une kyrielle d’arguments. Et le choix du dessin sobre est propice à recueillir toutes ces réflexions métaphysiques.

Les communicants s’emparent très vite du phénomène et lancent un plan markéting mondial destiné à assurer la promotion de leur vedette. Quelques courtes et habiles mise en abîme dans la narration permettent à cette histoire de se dérouler à plusieurs niveau jusqu’au coup de théâtre final.

La Figue

Le commun des mortels – Le Tueur

Ainsi donc le tueur avait des convictions politiques. On le croyait misanthrope, vacciné contre toute cause, immunisé contre les idéologies, et écœuré par la capacité de l’homme à faire souffrir son prochain. Alors que lui se défend de ne pas pratiquer de sadisme inutile et d’être plutôt sympathique en dehors de son activité professionnelle.

Ici il prend fait et cause pour la révolution castriste dont il respecte les réalisations comme l’éradication de la faim, l’alphabétisation et le système de santé. Il n’a en tout cas aucune sympathie pour l’impérialisme américain et des occidentaux. Voilà un nouveau chemin que prend le personnage qui risque de déplaire à certains lecteurs appréciant sans doute d’avantage l’aspect froid et dénué de toute scrupule idéologique. C’est vrai qu’il est sans doute plus intéressant et la gageure est plus grande d’avoir à con struire le discours d’un tueur justifiant une profession dont seul l’argent est le moteur que de donner des justifications politiques à un assassinat. Ce tournant enrichi le personnage tout en le dénaturant quelque peu.

La Figue