Michigan

Si vous étiez plutôt en compagnie d’un jeune et fringuant soldat allemand au début de cette histoire…

Le dessin de Lucas Varela, fidèle à la ligne claire et un peu rétro avec ses couleurs sepia, convient bien à ce récit de Julien Frey, qui nous fait découvrir le destin de ces Européennes (surnommées les » War Brides ») tombées amoureuses d’un GI à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui ont choisi de quitter leur pays et leur famille pour suivre leur fiancé aux Etats Unis. Deux regards s’entremêlent : Celui de l’auteur, parisien un peu « bobo », qui rend visite à la famille américaine de sa femme et découvre un mode de vie quelque peu éloigné du sien, et celui d’une de ces War Bride, la grande tante Odette, au caractère bien trempé, qui nous raconte son expérience : le départ à bord d’un paquebot après la guerre, les cours de cuisine et de danse, les difficultés d’adaptation, le mal du pays…Mais de même que Julien à la fin de son séjour peine à quitter sa nouvelle famille, Odette reconnait que somme toute, elle a eu une belle vie…

Zébulonnette

La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis et autre nouvelles qui font du bien 

 Si vous aviez coupé le sonotone pendant la retransmission du Tennis. Un grand-père et son petit fils qui partagent le gîte et le couvert et l’amour du jazz,…

…une nageuse émérite, un flic bavard et une dame de 87 ans qui dépassent leurs peurs, deux corps qui s’unissent, un père et un oncle qui gardent toujours le moral, une demi-sœur africaine, quatre amis inséparables, une rencontre étincelante, une vieille dame fan de tennis, un balcon qui vogue vers Beyrouth, un rendez-vous galant, un enfant différent, le retour en enfance, des cicatrices intimes…Différents dessinateurs accompagnent les récits de Zidrou, des histoires délicates et sensibles, qui font du bien en effet…

Zébulonnette

Jolly Jumper ne répond plus – La chronique qui finit plus vite que son ombre

Si en début d’histoire, par hasard vous étiez sur le pont des arts : Jolly Jumper fait un gros boudin. Lucky Luke est complètement désemparé et tente d’amadouer son cheval avec un subtil changement de costume et une nouvelle aventure dans l’Ouest sauvage et dépaysant en la bonne compagnie des Daltons.

Je conseille à n’importe qui de ne pas perdre plus d’un instant avec cette chronique de chien pouilleux de la casse et de plutôt se jeter sans attendre sur cet avion de chasse. L’outlaw qui a fait ce hold up sur Lucky Luke est un impitoyable pistoléro de l’humour. Attention car ce n’est pas un bleu de la librairie ; il n’en est pas à sa première attaque avec ses pistolets à bulles qui font rigoler. Son nom n’est pas Personne mais Bouzard. N’oubliez pas son visage car il est wanted dans plusieurs rayons bédé.
Alors, dans ce bouquin à la couverture au grain agréable au toucher, Joe Dalton dit à un moment donné :   « Ah parce que vous en connaissez beaucoup, vous, des types qui bouffent des savonnettes comme des cookies !? » . Pas moins que ça ! Et à un autre moment, Joe qui n’en peux plus, lance à la cantonade : « Je vais lui tricoter un pull en laine » .  Voilà c’est écrit, le panorama est exhaustif et qu’on ne revienne plus jamais là dessus, à moins d’avoir envie d’entendre une symphonie de Gatling modèle 1862 à manivelle et cartouches en papier.

Fin de la chronique et la bulle vient juste de toucher son ombre avant d’éclater.

Lafigue