Le dessin d’Olivier Schwartz volontairement suranné et la rythmique des vignettes parviendraient presque à nous faire croire que cet album a été réalisé il y cinquante ans voire au moment où se déroule cette histoire. Le goût pour les inventions et les machines futuristes des premiers auteurs de Spirou et Fantasio est respecté en incluant quelques trouvailles scientifiques qui vont être un des nœuds principaux de l’intrigue.
Quelques jeux de mots savoureux comme le « rabibochage » des deux héros, quelques clins d’œil en hommage à de célèbres personnages de la BD franco-belge ou de la littérature comme Ann Franck, les remarques ironiques de Spip et l’enchainement rapide de l’action enrichissent un album qui n’hésite pas à mêler le grotesque à la cruauté particulièrement lorsque des motocyclistes allemands brûlent dans une flaque d’essence.
L’ensemble est très réussi. Après la douceur de l’ingénu, il ne faut pas hésiter à se plonger dans cette histoire violente, drôle et sympathique.
La Figue