Bienvenue dans le monde l’Open Space, ce nouveau monde horizontal où les performances désormais individualisées se mesurent souvent à la manière dont chacun tente de se valoriser. Tout est bon : esbroufe, survalorisation de sa fonction, fausse rumeur, flagornerie auprès des chefs.
Nous sommes prévenus dès la page de garde en voyant un employé nager au milieu d’un banc de requins. Le traitement humoristique de la de bureau ne dissimule pas la dureté du trait donné par les auteurs à cet univers impitoyable. Cependant les tons pasels et le dessin caricatural utilisant des têtes d’animaux pour les personnages viennent adoucir les tacles appuyés que se font ces joyeux cols blancs
James emploie également de temps à autre un procédé affectionné par les dessinateurs publiés chez Poisson Pilote. Celui ci consiste à déguiser le personnage avec un costume qui exprime ses sentiments du moment. Il accoutre par exemple le stagiaire d’un costume de chasseur avec casque colonial quand celui-ci pénètre dans les locaux du marketing peuplés d’inombrables beautés féminies. Il l’habille d’une peau de bête quand il va assister à une réunion de commerciaux bas de front.
L’auteur évite l’éccueil de l’anecdote. L’entreprise n’est pas le cadre de petites saynètes mais bien le propos de cet album dont chaque gag d’une planche illustre un des mécanisme de l’entreprise. Un bien agréable manuel d’initiation à la vie en entreprise.
Lafigue

Tons sombres, ligne claire et épurée, stylisation des visages, scènes d’actions au dynamisme et à la violence proche de l’univers manga, le dessin de Roger s’impose comme une des innovations du moment. Un scénario qui fait la part belle à l’action sans pour autant négliger la composition des personnages.
Une des meilleures poilades de cette année que cet assemblage de cases remplies de prévenus chez qui la case fait souvent défaut. Le contraste, entre la langue soutenue et jargonesque des procureurs, juges et avocats et la langue d’un registre plus courant des mis en examen, provoque déjà un sourire avant que celui-ci ne dégénère en franche rigolade à la plupart des chutes.
Un peu cher ce nouveau magazine mais c’est le placement malin à faire pour un bon fondu de BD. Pour une centaine de pages on trouvera des interviews des plus grandes sommités de la BD, des analyses de planches, des dossiers et des zooms sur une actualité BD toujours foisonnante. Avec Casemate le journalisme de bande dessinée est au rendez-vous et les auteurs de BD participent à ce magazine en jouant réellement le jeu proposé par l’équipe de rédaction. Les interviews sont construites, les questions pertinentes amènent réponses, explications et larges développements donnés par les divers auteurs concernant leurs projets et le propos de leurs oeuvres.