Aucun lecteur chevronné ne sera étonné de découvrir Canardo dans un bar à trois heure du matin. L’esprit chevaleresque de la fine fleur palmipède de la police privée, pousse notre héros à raccompagner en voiture une prostituée russe. Toujours autant irrésistible ce Canardo. Mais comment ne pas céder au charme fou et à l’œil mouillé, pétri d’humanité distanciée de ce canard détective.
Une évocation du conflit culturel entre wallons et flamands viennent ancrer le récit encore une fois en Belgique avec un détour par le duché du Belgambour, mélange de Belgique et de Luxembourg. On ne retrouve certes pas la noirceur des premiers tomes tels que La marque de Raspoutine ou Noces de Raspoutine, mais l’ironie et la bassesse humaino-animale des personnages demeure. L’ironie de l’inspecteur Canardo et ses bonnes réparties perdurent dans cette intrigue clinico-monarchique et on appreciera quelques répliques que s’adressent certains personnages.
La Figue

La femme de Colt Bingers a été assassinée. Seule piste, le tueur est borgne et unijambiste. En effet « Les indices sont bien maigres » comme n’aurait pas hésité à le dire l’inspecteur Charolles à l’époque où ses enquêtes en compagnies du commissaire Bougret agrémentaient la Rubrique à Brac.
Charlie Sclingo, c’est le genre de pote infernal, toujours bourré, qui va toujours déclencher une baston au bar parce qu’un mastar n’aura pas apprécié son humour provoquant. Le genre de pote qui ne sait pas s’arrêter, qui va pourrir la soirée, mais terriblement attachant, drôle, au fond sensible et effroyablement intelligent. Et puis surtout, désespéré, gueulant et dégueulant son angoisse à la face du monde malgré son humour bravache.
Les lecteurs de polars retrouveront parfaitement le climat du genre dans cette compilation des trois tomes de cette série initialement appelée Rochecardon, du nom du quartier lyonnais où se déroule cette histoire.