Un troisième tome qui a tardé un peu à venir (3 ans) et une surprise : nouveau format pour cette série mais surtout le remplacement de Jacomon par Gael De Meyere au dessin. Celui-ci tente de se fondre dans celui de son prédécesseur, mission toujours périlleuse et facilement susceptible de décevoir les aficionados d’une série. Il réussit plutôt bien cet exercice de style. Le trait est légèrement plus épuré mais on ne retrouve malheureusement pas les couleurs plus vives des albums précédents.
Ajouté à cela une histoire à la progression très lente – on ignore toujours pourquoi des populations civiles ont été massacrées – on a à faire à un album un peu en dessous des deux précédents. Cependant aucune véritable rupture ou effondrement d’une série qui reste à niveau et dont on a envie de toute façon de connaitre le dénouement dans le prochain et dernier volume.

La tension s’installe durablement dans la série, et on en peu plus d’attendre que n’éclate la folie meurtrière de Néron. Les auteurs semblent retarder l’instant le plus longtemps possible, procédé restituant une nervosité des personnages chez le lecteur.
Excellente idée que de confier à Berthet la réalisation de cet album. Son trait clair et net lissant les personnage fait toujours contraste avec un scénario noir et tortueux. Comme dans le privé Hollywood par exemple.
Avec Dumontheuil, on est souvent plongé dans des univers absurdes ou décalés. Ici le bedonnant baron Jean Dexte de Cadillac, ce fauve au cœur tendre vêtu de sensualité – on a du mal à le croire mais il se voit ainsi – s’est fait subtilisé son sexe. Ne lui reste que son nez de proéminent, un de ces blazes de conquérant aventurier propre à vous éborgner si vous n’y prenez gare. Accompagné du fantôme de sa mémé il vit le vaudou en afrique, la quatrième dimension en Amérique et se fourvoie dans tout un tas d’embrouilles en globe trotter bien souvent dépassé.