Quand la vie est trop ennuyeuse rien de tel qu’un pari absurde pour lui redonner un peu de piment. Le ton mélancolique des albums avec ou sans le regretté Lapinot est souvent contrebalancé par les extravagances de Richard. Ce dernier brandit haut et fort, que ce soit à une terrasse de café ou sur le podium d’une discothèque,la potacherie, comme ultime rempart à la une vie un peu trop poisseuse que le dessin volontairement naïf de Trondheim vient rend encore plus douce et amère.
Comme souvent l’auteur incorpore un élément fantastique qui lui permet de façonner une intrigue et de poser une question philosophique comme le faisait « La quatrième dimension ». Ici la question est de savoir ce qui se passerait si du jour au lendemain on devenait irrésistible, si quoi qu’on dise, quoiqu’on fasse ou pas, le monde entier se trainait à vos pieds. Quelle conséquences et quelle valeur donner à cela.
Comme toujours les héros ne sont pas vraiment des héros. Ils peuvent être roublars et n’hésitent pas à faire preuve de le plus vile des bassesses avec leur proche. Richard dont la gaieté et l’humour même dans les moments les plus graves sont conservés semble cependant avoir gagné une espèce de profondeur qu’on ne lui connaissait pas, un peu comme s’il avait hérité des facultés de raisonnement de Lapinot et ses questionnements moraux. Une très belle conclusion à la dernière planche de cette histoire vient absoudre les petites vilénies de cette bande.
La Figue