Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps tu te demandes à quoi ça sert disais l’autre. Le libérateur des français détaché de son destin national depuis 10 ans décide donc de partir à la plage accompagné de tante Yvonne et de son fidèle Lebornec.
Ainsi donc De Gaulle précède l’histoire en goutant aux joies balnéaires. Conscient de son rôle et du devoir de sa charge, il soliloque, déclame à tous les vents marins et invoque la France devant d’insouciants plagistes.
Aucune situation n’est épargnée au héros. La grandeur dignitaire du personnage en prend un coup et génère à chaque strip un gag réussi. Tenues de plage, matages des filles en maillot par l’homme du 18 juin, rapports avec tante Yvonne, relations avec la presse : cela désacralise sévère. Cependant comme tout personnage entier, De Gaulle, altier dans sa stature, reste imperturbable.
L’album de Ferri coloré par Patrice Larcenet présente un humour constant. On rit vraiment à chaque page et même plusieurs fois par page. L’idée de la couleur tramée peut surprendre. Mais après tout, cette escapade à la mer est censée se dérouler en un temps où le papier n’était pas encore aussi luxueux.
La quatrième de couverture présente les albums qui sont censés déjà exister. Et là, c’est la déclinaison des Martine : Martine à la plage, Martine s’achète un taille crayon etc.. Il a des aventures tout le temps ce fameux et trépident Charles. Les tintinophiles apprécieront aussi le petit dessin, clin d’œil à « On a marché sur la lune ».
Moi je dis juste : « vite ! Un autre » et pas plus tard que dès qu’on pourra en faire un autre. Pour les impatients il y a quelques nouvelles planches parues dans le hors série de Pilote spécial mai 68.
La Figue

Quoique fassent leurs auteurs, il sera sans doute à jamais impossible d’égaler le choc que fut le premier tome de cette série désormais solidement campée dans les rayons des libraires. Oser faire d’un tueur professionnel le héros d’une série, il fallait l’envisager. Réussir à faire entrer le lecteur dans l’univers mental d’un reptile à sang froid, il fallait l’essayer.